Ebook - Mon Expédition au Sud Polaire

Extrait de Mon Expédition au Sud Polaire - Première tentative de traversée du continent Antarctique

"Nous luttions contre la mer et les vents et, en même temps, il fallait faire un effort constant pour nous maintenir en vie. Parfois nous fûmes en terrible péril. Les tempêtes étaient presque incessantes. En général, la certitude que nous avancions vers le pays sauveur nous soutenait; mais il y avait des jours et des nuits où, les voiles descendues, nous étions entraînés au gré de la tempête sur la mer blanche d'écume, guettant avec intérêt plutôt qu'avec appréhension les masses d'eau rugissantes projetées par la nature dans l'orgueil de sa force..."

"Après cette tempête, la température devint excessivement froide. Dans les conditions de faiblesse où nous nous trouvions, avec des vêtements usés et sales, nous ressentions beaucoup plus vivement qu'autrefois ces changements soudains. Un jour calme, clair et merveilleusement chaud succéda à la bourrasque; puis le lendemain fut encore marqué par un fort blizzard du sud. Une neige de quatre pieds recouvrait tout, il nous fallait sans cesse dégager notre petit stock de viande pour ne pas le perdre. »

Sir Ernest Shackleton (1874-1922)

Britannique, considéré comme l'un des principaux explorateurs, Shackleton commence les expéditions polaires dès 1901 en rejoignant une expédition de Robert Scott qu'il doit quitter prématurément. Il retourne en Antarctique en 1907 comme chef d'expédition et parvient au point le plus sud jamais atteint à 180 kilomètres du pôle Sud. Mais ce sera Amundsen qui parvient au pôle en 1911. Shackleton se fixe alors un défi jamais envisagé, la traversée du continent Antarctique de la mer de Weddell à la mer de Ross en passant par le pôle Sud. Il monte alors l'expédition Endurance. Ce livre est le récit de cette aventure.

Au fil des pages de ce récit, Shackleton se révèle être, au-delà d'un chef avisé et expérimenté, un homme emprunt d'une grande humanité, pour qui la priorité a toujours été, durant cette odyssée sur les mers et sur la banquise, de préserver la vie des hommes dont il avait la responsabilité. Et après près de deux ans d'un périple dans des conditions extrêmes, il a pu ramener tous ses hommes « à la maison »